Choc et trauma acoustique : mieux les comprendre

Bien qu’il n’existe pas de définition universelle à ce phénomène, le choc acoustique est généralement présenté comme un événement où survient un son fort, bref et inattendu provenant d’un casque d’écoute et qui entraîne des perturbations temporaires ou permanentes au fonctionnement de l’oreille ou du système nerveux.

Parallèlement, il existe aussi le trauma acoustique, qui est caractérisé par une perte auditive et une perturbation temporaire ou permanente au fonctionnement de l’oreille ou du système nerveux à la suite de l’exposition à un son fort provenant de l’environnement.

Alors que le choc acoustique est un accident imprévisible, les risques d’un trauma acoustique peuvent être réduits dans certains cas lorsqu’on adopte de bonnes pratiques pour protéger son audition.

Un choc ou un trauma acoustique, mais où ?

Choc acoustique

D’ordre général, un choc acoustique survient habituellement dans un contexte de travail lors du port d’écouteur ou d’un casque d’écoute/d’appel. Le choc acoustique survient généralement lorsqu’un « feedback » se fait entendre dans les écouteurs ou le casque d’écoute.

Trauma acoustique

Le trauma acoustique, quant à lui, peut survenir dans divers contextes, autant dans le milieu du travail que dans les loisirs. Dès que l’on fait face à une exposition à un milieu bruyant où nous sommes susceptibles d’être en contact avec des sons forts et inattendus, nous sommes à risque de subir un trauma acoustique.

Quelques contextes où pourrait survenir un trauma acoustique :

  • Concert
  • Champ de tir
  • Chasse
  • Cinéma
  • Usine
  • Cris dans un haut-parleur
  • Explosion d’un ballon gonflable (dans une fête pour enfants par exemple)
  • Etc.

Les symptômes d’un choc ou d’un trauma acoustique

Certains symptômes du choc et du trauma acoustique sont communs. Pour ces cas-ci, c’est donc le contexte du développement de ces symptômes qui déterminera s’il s’agit d’un choc ou d’un trauma acoustique :

  • Acouphènes
    • Son que l’on entend sans qu’il n’ait de source externe/son « fantôme »
  • Hyperacousie
    • Hypersensibilité aux bruits pouvant être accompagnée de douleurs
  • Sensation d’oreille bouchée
  • Troubles de l’équilibre ou vertiges
  • Distorsion du son
  • Écho, audition voilée

D’autres symptômes sont propres à chacun et permettent de différencier ces deux phénomènes.

Symptômes propres au choc acoustique :

  • Otalgie
    • Douleurs au niveau de l’oreille pouvant être aigüe (ex. coup de couteau)
  • Douleurs à la mâchoire, au cou et au visage
  • Céphalées
    • Douleurs à une partie de la tête
  • Sensation de brûlure au niveau de l’oreille et du visage
  • Nausées et vomissements
  • Évanouissement
  • Désorientation

Symptômes propres au trauma acoustique :

  • Perte auditive*
  • Maux de tête

Il est aussi important de surveiller les conséquences psychologiques de ces deux phénomènes et au besoin, consulter un psychologue pour discuter des conséquences psychologiques d’un choc ou d’un trauma acoustique.

Suis-je à risque de subir un choc ou un trauma acoustique ?

Tout travailleur utilisant des écouteurs ou un casque d’écoute/d’appel peut être sujet à subir un choc acoustique. Cet événement accidentel survient lorsqu’un « feedback » peut se faire entendre dans les écouteurs et que cela affecte directement le fonctionnement auditif.

Du côté du trauma acoustique, le public susceptible d’en subir un est beaucoup plus vaste, car ce phénomène peut arriver dans de nombreux contextes de travail et de loisirs, avec ou sans le port d’écouteurs.

Personnes à risque de subir un choc ou un trauma acoustique :

  • Les travailleurs des centres d’appel ou faisant du support téléphonique
    • Choc acoustique : Dans un contexte de travail bruyant, le volume du casque d’écoute est souvent augmenté pour mieux comprendre ce qui est dit et il y a plus de risques (retour de son, signaux sonores [ex. : sonnerie de télécopieur], alarmes et sifflements malveillants, cris, etc.)
  • Les interprètes de conférence
  • Les musiciens
    • Choc acoustique : Que ce soit lors de pratiques ou de concerts, si le musicien porte des écouteurs pour mieux entendre la musique ou le chanteur, il y a des risques de chocs acoustiques si le matériel audio fait défaut et qu’un « feedback » se fait entendre
    • Trauma acoustique : Ce groupe est exposé durant de longues périodes à des sons très forts. Sans stratégies de prévention, un trauma acoustique est pratiquement inévitable
  • Les travailleurs de milieux bruyants
    • Choc acoustique : Les travailleurs utilisant souvent des écouteurs ou un casque d’écoute pour participer à des réunions ou des conférences peuvent subir un choc acoustique si l’équipement audio des autres intervenants est mal ajusté et qu’un son fort, bref et inattendu se fait entendre
    • Trauma acoustique : Alors que la CNESST a mis en place des normes pour limiter le temps d’exposition à un certain volume sonore au travail, cela n’empêche pas la possibilité d’une exposition plus longue à ceux-ci ou encore à la présence de bruits d’impact pouvant avoir des conséquences négatives sur l’audition
  • La communauté générale
    • Trauma acoustique : Plusieurs activités pratiquées peuvent nous exposer aux risques de subir un trauma acoustique. Prenons par exemple les feux d’artifice, un pétard, un bruit de détonation, une distorsion dans les écouteurs, un concert, un jouet sonore pour enfants, etc.

… bref, alors que le choc acoustique est un événement accidentel difficile à prévoir, le trauma acoustique, quant à lui, peut dans certains cas être évité avec de bonnes pratiques. Dans les deux cas, des solutions existent afin de mieux y réagir.

Prévenir un choc ou un trauma acoustique

Bien que cela a été mentionné à plusieurs reprises, il est difficile de prévoir quand un choc acoustique survient, puisque ce phénomène relève de l’accident. Cependant, prendre conscience que ce risque existe peut favoriser une meilleure prise en charge lorsqu’il survient. Certains moyens peuvent également aider à diminuer les risques de choc acoustiques, sans pour autant les éliminer :

  • Faire preuve de prudence dans la manipulation des écouteurs, des branchements et des panneaux de contrôle sonores
  • Diminuer le volume du casque d’écoute

Du côté du trauma acoustique, il peut être plus facile de le prévenir lorsqu’on sait au préalable que nous serons exposés à une source de bruit élevée. Voici quelques stratégies pour aider à prévenir, lorsque possible, le risque subir un trauma acoustique :

  • Éliminer, lorsque possible, le bruit à la source
  • S’éloigner de la source de bruit
  • Limiter le temps d’exposition aux bruits excessifs
  • Porter des protections auditives lors d’une exposition anticipée au bruit
  • Opter pour des écouteurs ayant une limite de décibels (surtout pour les enfants)

J’ai subi un choc ou un trauma acoustique ! Que faire ?

Consultez un professionnel de la santé immédiatement. Prenez un rendez-vous afin d’obtenir rapidement une consultation avec un audiologiste ou un ORL pour une évaluation complète de votre audition et mettre en place un plan d’intervention répondant à vos besoins.

En savoir plus sur le choc et le trauma acoustique

Pour en apprendre davantage sur le sujet, participez aux panels organisés dans le cadre de la Journée nationale de l’audition du Québec le mardi 6 mai prochain ! Toutes nos activités sont virtuelles et accessible de partout à travers la province ou le pays.

Je participe aux activités

 

Merci aux experts qui ont contribués au développement de cette page

Ronald Choquette, docteur en audiologie et professeur agrégé en audiologie à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal

Philippe Fournier, MPA, audiologiste, professeur adjoint en audiologie au Département de réadaptation de la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au CIRRIS

Josée Lagacé, MPA, audiologiste et professeure titulaire à l’École des sciences de la réadaptation de l’Université d’Ottawa

Merci aux partenaires de la Journée nationale de l’audition du Québec

 

 

Aller au contenu principal