Plusieurs lecteurs connaissent déjà l’utilité du sous-titrage à la télévision et sur les vidéos en ligne. Mais vous serez peut-être surpris d’apprendre que la majorité des gens ayant une bonne audition activent les sous-titres. Ainsi, en tant que fondateur d’une entreprise de sous-titrage québécoise, laissez-moi vous donner des statistiques étonnantes sur le sous-titrage.
J’étais moi-même convaincu de leur utilisation il y a 5 ans quand j’ai lancé SousTitreur.com. À l’époque, je créais des vidéos sur Facebook et personne ne les regardait. J’avais lu une statistique étonnante de Digiday selon laquelle 85% des gens qui regardent des vidéos sur les médias sociaux le font avec les sous-titres activés. Ce n’est pas pour rien que toutes les plateformes investissent en sous-titrage automatisé. Cependant, à l’époque, il n’y avait que les boîtes de cinéma qui proposaient du sous-titrage en français de qualité, fait par un humain, à un tarif raisonnable. Je me suis donc mis à l’offrir.
Le problème, c’est le temps que ça prend pour transcrire et synchroniser les sous-titres. Il y a deux étapes au sous-titrage faites par un humain: la transcription et la synchronisation avec l’audio. J’ai fait de nombreux tests et même en tapant plus de 100 mots par minute, j’avais besoin de 12 minutes pour transcrire une seule minute de vidéo. Une personne ayant un haut taux de productivité tape en moyenne 70 mots par minute. Pour transcrire une minute de vidéo, elle aurait donc besoin de 17 minutes de travail. À un salaire de 20 $/h, c’est donc 5,66 $ de salaire strictement pour transcrire. Il faut également découper les phrases en cellules de sous-titres afin d’en faciliter la lecture. Et finalement, il faut synchroniser le début et la fin de chaque cellule de sous-titres avec l’audio. Ce n’est pas une mince affaire! Nous avons dû développer nos propres logiciels afin de réduire le coût au minimum et d’atteindre un prix plus raisonnable de 3 $ par minute de vidéo.
J’ai donc compris il y a longtemps qu’il fallait impérativement mettre des sous-titres sur les vidéos sur les médias sociaux pour qu’elles soient vues. En effet, quand on défile notre fil Facebook, une vidéo attirera notre regard et nous pouvons la regarder avec sous-titres sans même avoir à se commettre à s’engager avec la vidéo en cliquant dessus pour mettre le son. C’est la clé sur les médias sociaux: avoir le maximum de yeux qui regardent notre contenu. J’ai donc dépensé 7 000 $ en publicité Facebook pour faire la promotion de quatre vidéos et voir ce qui performerait le mieux.
Sans surprise : la vidéo ayant des sous-titres incrustés de manière permanente (des sous-titres dont l’affichage est forcé) a des performances supérieures. Un visionnement 37 % plus long, plus de « J’aime », de commentaires et d’intéractions. J’ai aussi calculé qu’il en coûtait 30 % moins pour que les gens regardent au moins 95 % de la vidéo. C’est donc une victoire claire pour les sous-titres « brûlés » de manière permanente sur l’image.
J’ai aussi fait une étude pancanadienne avec 1 000 répondants sur Google Consumer Survey. Je leur ai demandé leur opinion des sous-titres automatiques par IA et des erreurs qu’on y trouvait. Encore sans surprise, c’est une personne sur deux qui arrêtera de regarder une vidéo sur internet si les sous-titres contiennent trop d’erreurs. On appelle souvent cela des « hallucinations » de l’intelligence artificielle. Si vous diffusez du contenu en ligne et voulez que les gens les regardent, pensez-y deux fois avant de mettre des sous-titres générés par IA sans les réviser!
Je vous laisse sur cette statistique savoureuse : même parmi les gens ayant une audition parfaite, selon une autre étude que j’ai faite, c’est une personne sur trois qui fait délibérément le choix d’activer des sous-titres et de désactiver le son des vidéos sur son téléphone. C’est la preuve une fois pour toute que l’accessibilité est un investissement économiquement rentable! Enfin!
David Grégoire SousTitreur.com david@SousTitreur.com 1-833-TITREUR Sous-titres et retranscription à 2 $/minute d’audio