Les acouphènes

Publireportage de la Clinique d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal

(Ce texte a été rédigé par deux stagiaires finissantes en audiologie à la Clinique Universitaire, et révisé par l’audiologiste Rima Kitouni, qui supervise leur stage.)

L’acouphène est décrit comme « une sensation auditive sans stimulation sonore extérieure qui peut être vécue comme une expérience désagréable pouvant affecter la qualité de vie » 6. Avoir un acouphène c’est entendre un son qui ne provient pas de l’environnement. Certaines personnes le décrivent comme un “silement”, un grondement, un bourdonnement et plus encore. Il peut être perçu à une oreille, aux deux oreilles ou au milieu de la tête, de façon constante ou intermittente. Quand il survient pendant six mois et plus, ce symptôme est considéré chronique4.

L’acouphène peut être de cause inconnue, mais plusieurs personnes rapportant des acouphènes ont une perte auditive. Une hypothèse serait que puisque le cerveau reçoit moins de stimuli sonores de l’extérieur dû à la perte auditive, l’acouphène surviendrait comme un phénomène de compensation². Il existe cependant plusieurs autres causes de l’acouphène, dont des problèmes de raideurs à la mâchoire ou au cou, des problèmes cardiovasculaires ou la prise de certains médicaments²

De plus, plusieurs facteurs peuvent influencer la perception de cet acouphène. Une période de stress, de grandes charges émotionnelles, de fatigue ou des problèmes de sommeil peuvent augmenter la perception de celui-ci3,5. L’impact de l’acouphène varie d’une personne à l’autre, mais certains rapportent des changements dans leurs capacités à se concentrer et à dormir ainsi que sur leur humeur7. Il est important de démystifier son acouphène, d’en investiguer la cause et ainsi d’en comprendre le mécanisme. Plusieurs stratégies existent pour mieux le gérer et diminuer sa perception et le niveau de dérangement. La relaxation, la thérapie sonore, la thérapie cognitivo-comportementale ou l’appareillage auditif sont des stratégies qui peuvent être mises en place, selon le cas, pour diminuer l’impact de l’acouphène sur le quotidien de la personne¹.

Quand consulter pour des acouphènes? 4

  • Acouphène qui apparaît et persiste;
  • Acouphène existant qui s’aggrave;
  • Acouphène qui dérange le sommeil, la concentration, l’humeur ou autres aspects de la vie quotidienne;
  • Besoin de stratégies qui vont les diminuer ou aider à mieux les tolérer et à gérer leurs effets sur la qualité de vie;

À la Clinique Universitaire en orthophonie et en audiologie, une évaluation pour des acouphènes dure entre 2 et 3 heures selon le cas et consiste de différentes étapes : 

  • La cueillette d’informations (histoire de cas) où plusieurs renseignements sont recueillis, notamment sur l’audition, l’acouphène et la santé générale;
  • L’évaluation de l’impact fonctionnel de l’acouphène à travers certains questionnaires;
  • L’évaluation audiologique de base, dont la visualisation des conduits auditifs externes, la vérification de la mobilité des tympans et de la pression des oreilles moyennes, la vérification des seuils auditifs aux deux oreilles. D’autres tests spécifiques peuvent être ajoutés selon les besoins, le cas et les résultats aux tests précédents;
  • L’évaluation de l’acouphène par des mesures psychoacoustiques;
  • L’explication des résultats et interventions, dont le counseling de base (explications de l’acouphène et moyens de gestion possibles), le counseling spécialisé ou référence à d’autres professionnels ou en centres de réadaptation.

Références :

  1. Acouphènes Québec : https://acouphenesquebec.org/vivre-avec-lacouphene/approches-therapeutiques-et-traitements/
  2. American Tinnitus Association :  https://www.ata.org/about-tinnitus/why-are-my-ears-ringing/causes/
  3. Chen, S., Shen, X., Yuan, J., Wu, Y., Li, Y., Tong, B., … & Liu, Y. (2022). Characteristics of tinnitus and factors influencing its severity. Therapeutic Advances in Chronic Disease, 13, 20406223221109656.
  4. Hébert, S. (2020). Acouphènes. Les reconnaître et les oublier, Montréal, Trécarré.
  5. Milerová, J., Anders, M., Dvořák, T., Sand, P. G., Königer, S., & Langguth, B. (2013). The influence of psychological factors on tinnitus severity. General Hospital Psychiatry, 35(4), 412-416.
  6. Noreña, A. J., Lacher-Fougère, S., Fraysse, M. J., Bizaguet, E., Grevin, P., Thai-Van, H., Moati, K., Le Pajolec, C., Fournier, P. & Ohresser, M. (2021). A contribution to the debate on tinnitus definition. Progress in brain research, 262, 469-485.
  7. Swain, S. K. (2021). Impact of tinnitus on quality of life: a review. Int J Adv Med, 8(7), 1006-10.

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