Nous sommes toujours prêts à recevoir vos questions et commentaires, n’hésitez pas à nous écrire : sourdine@auditionquebec.org
Question de L. P., Montréal
Je suis porteuse d’appareils auditifs et j’adore la musique! Cependant, je ne réussis plus à apprécier les concerts comme avant. La salle est généralement très bruyante et cacophonique, de sorte que j’enlève mes appareils, mais cela fait en sorte que je n’entends plus aussi bien la musique. Je ne profite donc pas du tout de l’expérience. Existe-t-il une solution pour que je puisse conserver mes appareils et tout de même être protégée de la cacophonie de la salle?
Merci beaucoup!
Réponse de Tamara Martinez, audiologiste et rédactrice en chef :
Malheureusement, l’écoute de la musique en présence de bruit est une des situations les plus difficiles pour les prothèses auditives (et les implants cochléaires). Les ajustements et la programmation de ces aides auditives visent surtout à rétablir l’audibilité et la clarté de la parole. La musique étant sur un spectre beaucoup plus large et riche que la parole humaine, les microphones et le rendement des aides atteignent leurs limites. Souvent, on va percevoir une saturation des microphones, ce qui entraîne beaucoup de distorsion et enclenche des options de traitement sonores automatiques qui visent à compresser le signal sonore pour le rendre confortable à l’oreille. Cela réduit la qualité sonore en fin de compte.
Il y a plusieurs façons de profiter d’un spectacle tout en réduisant la cacophonie de la salle :
Aucune de ces solutions n’est parfaite, en raison de la surdité et des limites technologiques actuelles. Il s’agit d’essayer différentes choses et de trouver ce qui répond le plus à nos besoins et nos préférences d’écoute.
Question de C. J-M, Lille, France
Pourquoi vous ne parlez jamais de la BAHA?
Réponse de Tamara Martinez, audiologiste et rédactrice en chef :
Il est effectivement vrai que nous avons mis l’accent beaucoup dans les dernières années sur les appareils auditifs et sur les implants cochléaires. Le BAHA® de Cochlear, comme tous les autres implants à ancrage osseux d’autres manufacturiers, n’ont pas été abordés fréquemment. Pourtant, il est vrai qu’il y a plusieurs patients qui en bénéficient au Québec.
Je m’engage donc, avec la collaboration des manufacturiers principaux et des audiologistes spécialisés dans l’évaluation et la programmation de ce type d’implants au Québec, à vous présenter tout ce qu’il y a à savoir sur cette technologie. Vous verrez donc du contenu à cet effet dans les prochains numéros de Sourdine Express et en ligne.
En attendant, je vous invite à consulter les pages web suivantes pour davantage d’informations : https://auditionquebec.org/decouvrir-les-implants/ (révisé récemment)
https://www.cochlear.com/us/en/home/products-and-accessories/cochlear-baha-system
https://www.cochlear.com/us/en/home/products-and-accessories/cochlear-osia-system
https://www.medel.com/en-ca/hearing-solutions/bonebridge
https://www.medel.com/en-ca/hearing-solutions/bone-conduction-system
https://www.medel.com/en-ca/hearing-solutions/vibrant-soundbridge
Question de R.G., Drummondville
J’ai vu ceci passer cet article sur le groupe des implantés cochléaires du Québec. Qu’en pensez-vous ?
https://www.allodocteurs.fr/se-soigner-handicap-un-nouvel-implant-auditif-invisible-26258.html
Réponse de Tamara Martinez, audiologiste et rédactrice en chef :
Le principe de fonctionnement de cet implant décrit dans l’article rappelle très bien celui déjà utilisé pour les implants à ancrage osseux : Un système, en trois parties, est implanté chez le patient. Le microphone est relié à un ordinateur miniaturisé, placé sous la peau. Il convertit le son en signal électrique vers une tige placée contre les osselets. Le signal électrique est ensuite converti en mouvements mécaniques. C’est la vibration de l’antenne et donc de l’osselet qui permet de retrouver l’audition.
Il ne faut pas mélanger ce type d’implant avec l’implant cochléaire, la solution pour les surdités neurosensorielles sévères à profondes, qui nécessite la pose d’un porte-électrodes dans la cochlée pour remplacer les cellules ciliées endommagées ou non fonctionnelles.
Il y a d’ailleurs une erreur non négligeable dans cette vidéo qu’il est nécessaire de corriger : Les implants qui utilisent la vibration osseuse pour transmettre de l’information auditive vers la cochlée sont les plus performants lorsque la surdité est d’origine conductive majoritairement (problèmes de tympan, d’osselets ou de l’oreille moyenne, malformations de l’oreille externe, du conduit auditif externe ou de la cavité de l’oreille moyenne). Ainsi, s’il y a des dommages neurosensoriels aux cellules ciliées de la cochlée au-delà d’une surdité modérée, les bénéfices deviennent limités avec ce type d’implant.
Les implants osseux peuvent aussi être utilisés pour les surdités unilatérales profondes mais un suivi en audiologie doit être fait au préalable pour évaluer toutes les options possibles avant d’envisager l’implant osseux.
J’aurais aimé avoir le nom exact de l’implant présenté ainsi que de son manufacturier pour pouvoir mieux répondre à cette question. Lors de mes recherches, voici le manufacturier que je retrouve (https://www.envoymedical.com/about) avec le Esteem® de ENVOY medical qui semble être un implant de l’oreille moyenne qui est disponible aux États-Unis depuis 2010 et un implant cochléaire Acclaim® qui est encore en développement. Ces produits ne semblent pas être approuvés par Santé Canada.
Si vous vous questionnez sur les implants cochléaires, les implants à ancrage osseux et les implants de l’oreille moyenne et si l’une de ces options est adéquate pour vous, je vous invite à consulter un audiologiste.