Je m’appelle Sarah-Anne et je travaille en tant qu’adjointe administrative et webmestre pour Audition Québec. Au début du printemps dernier, j’ai eu l’idée de concevoir et de commercialiser des plaques de vélo avec le pictogramme de l’oreille barrée, en réponse à une question sur leur disponibilité au Québec. Elles y sont actuellement inexistantes.
Étant moi-même sourde et portant un implant cochléaire pour entendre, je considère qu’il est important de rendre ce produit accessible. En grandissant, j’ai souvent eu des difficultés à entendre et localiser les sons lors de mes promenades à vélo. À l’époque, ma vigilance se basait principalement sur ma vue pour repérer les véhicules approchants, car ma sécurité n’était pas toujours ma priorité en tant que jeune cycliste enthousiaste. Mes parents étaient constamment préoccupés par le fait que je ne puisse pas entendre les véhicules derrière moi, et ils étaient très attentifs à assurer ma sécurité.
Après avoir partagé mon idée de plaques à vélo avec mes collègues, ces derniers se sont montrés réceptifs et intéressés. Nous avons convenu qu’en tant qu’organisation soutenant la communauté des malentendants et ayant pour mission de sensibiliser le grand public à la réalité des personnes sourdes ou malentendantes, il était impératif de commercialiser ce produit. Cela permettrait d’identifier les cyclistes malentendants et d’informer les autres usagers de la route.
Nous avons lancé un sondage pour évaluer l’intérêt des personnes à acheter ce produit, ainsi que les raisons motivant leur intérêt. Il a été diffusé une partie de l’été sur nos plateformes de médias sociaux et notre infolettre.
Les résultats du sondage ont été largement favorables, avec près de 91 % des participants se disant prêts à acheter une plaque avec le symbole de l’oreille barrée. Certains ont souligné que cette plaque permettait d’identifier un cycliste malentendant et d’alerter les autres usagers de la route, sensibilisant ainsi à l’importance d’être prudent lorsqu’on croise un cycliste ayant des problèmes auditifs.
Environ 69 % des personnes interrogées ont fait part de leurs craintes de faire du vélo en raison de leurs problèmes auditifs ou de leur surdité. Certains ont exprimé leur anxiété ou leur stress à l’idée de ne pas entendre les vélos approcher par derrière, alors que d’autres ont mentionné avoir du mal à percevoir les sonnettes des cyclistes les avertissant de leur dépassement.
Ces retours du sondage ainsi que d’autres informations que nous avons recueillies nous aideront à déterminer de quelle manière nous poursuivrons les prochaines étapes de ce projet et s’il y a lieu de bonifier l’offre de produits à l’intention des cyclistes sourds et malentendants.
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