Les personnes malentendantes ne connaissent pas toutes la langue des signes


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Les personnes malentendantes ne connaissent pas toutes la langue des signes

Pour la majorité d’entre elles, un interprète en langue des signes n’est pas utile.

Cet article a été écrit par Shari Eberts et a été publié en anglais dans le magazine Psychology Today, le 14 août 2023.

Nous vous en présentons une traduction libre ci-dessous.

POINTS CLÉS

  • La plupart des personnes malentendantes ne connaissent pas la langue des signes.
  • Un interprète en langue des signes ne constitue pas une solution efficace pour la plupart des personnes malentendantes.
  • L’éducation est nécessaire afin que des aménagements appropriés soient fournis aux personnes malentendantes.

Nous serions ravis que vous réalisiez des vidéos pour atteindre un public malentendant, a suggéré le représentant des médias. « Bien sûr, ça serait bien », ai-je répondu, « en supposant que les vidéos soient sous-titrées, bien sûr. » « Mais ne voudriez-vous pas simplement les signer ? » » demanda-t-elle, un peu confuse.

Je me suis arrêté net dans mon élan, surprise. «La plupart des personnes malentendantes, moi y compris, ne connaissent pas la langue des signes», ai-je expliqué, «surtout si nous avons contracté nos problèmes auditifs plus tard dans la vie.»

«Je ne le savais pas», dit-elle.

J’étais déçue. Si une personne intelligente et instruite travaillant dans les médias pour une entreprise de défense des patients ne connaît pas ce fait fondamental concernant les personnes malentendantes, imaginez l’ignorance du grand public.

La langue des signes est une langue magnifique

La langue des signes est une belle langue qui fonctionne bien pour les personnes sourdes, mais en tant que personne ayant développé une perte auditive plus tard dans la vie, ce n’est pas une option envisageable pour moi, à moins que je n’accepte de presque tout changer dans ma vie. Je préfère augmenter mon audition résiduelle grâce à la technologie pour rester ancrée dans le monde de l’audition.

J’ai quand même toujours été attirée par la langue des signes – dès que j’ai appris à épeler avec les doigts à l’école primaire, et bien avant que mes problèmes d’audition ne commencent. Un ami malentendant et moi avons suivi plusieurs cours de langue des signes il y a quelques années. C’était amusant, mais rempli de défis.

La langue des signes américaine (ASL) 1 ne reflète pas l’anglais parlé au niveau de la construction des phrases, ce qui rendait difficile la traduction de nos pensées dans cette nouvelle façon visuelle de communiquer. Entre les cours, nous avons également perdu une grande partie de ce que nous avions appris, car nous n’avions pas de partenaires constants avec qui nous pratiquer. Finalement, nous avons arrêté les cours.

Langue des signes ne signifie pas accessibilité pour la plupart des personnes malentendantes

Au début, je n’ai pas fait de cas de cette expérience avec la représentante des médias; j’ai roulé des yeux en riant comme à l’époque où les gens me disaient que je n’avais pas l’air sourde. Mais réflexion faite, je me suis dit qu’il fallait corriger cette perception, cette idée fausse selon laquelle les personnes malentendantes connaissent généralement la langue des signes, puisque cela pourrait avoir de sérieuses conséquences en matière d’accessibilité, par exemple.

Selon Wikipédia, de 250 000 à 500 000 personnes utilisent l’ASL aux États-Unis, dont un certain nombre d’enfants d’adultes sourds. Cela représente environ 1 % des 48 millions de personnes malentendantes aux États-Unis, ce qui signifie que la langue des signes n’est pas la norme pour la grande majorité des personnes ayant des difficultés à entendre.

Il y a un grand besoin d’éducation sur la manière de rendre les choses plus accessibles aux personnes malentendantes. Parfois, lorsque des personnes malentendantes demandent un accommodement dans un hôpital ou un musée, on leur répond que la seule option disponible est un interprète en langue des signes. Cela ne devrait pas être le cas.

En tant que personnes malentendantes en dehors de la communauté sourde, nous devons continuer à sensibiliser les législateurs, les dirigeants des institutions culturelles, des établissements médicaux et des écoles ainsi que le grand public aux options d’accessibilité qui nous conviennent le mieux.

Ceux-ci incluent des éléments tels que des appareils d’assistance à l’écoute (c’est-à-dire des locuteurs de poche, des systèmes FM ou infrarouges), des sous-titres de tous types et des boucles auditives. Même le papier et le crayon peuvent être utiles lorsqu’ils sont utilisés efficacement.

Le seul accommodement qui ne fonctionnera pas pour la plupart d’entre nous est la langue des signes.

1NDLR: Il est ici question de la Langue des signes américaine (ASL) puisque l’article a été publié dans une revue américaine. Au Québec, on utilise plutôt la Langue des signes québécoise (LSQ).

À propos de l’autrice
Sheri Eberts est une militante pour les droits des personnes avec une perte auditive, fondatrice du site LivingWithHearingLoss.com et autrice du livre Hear and Beyond

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