Me voici arrivée à l’étape du choix des prothèses auditives que je vais pouvoir tester pendant quelques semaines. A la fin de mon rendez-vous avec l’audiologiste, celle-ci a pris le temps de m’expliquer les deux possibilités qui s’offrent aux malentendants québécois. Là encore, je retrouve des similitudes avec le système français et son panier 100% Santé.
Québec : le programme de la RAMQ et le programme privé
Au Québec, le malentendant devant se faire appareiller, peut soit choisir le programme de la Régie de l’Assurance Maladie, soit opter pour des prothèses dites « du privé ». La différence ? La prise en charge financière des deux programmes et le choix des appareils.
Au Québec, le malentendant devant se faire appareiller, peut soit choisir le programme de la Régie de l’Assurance Maladie, soit opter pour des prothèses dites « du privé ». La différence ? La prise en charge financière des deux programmes et le choix des appareils.
Programme de la RAMQ
La RAMQ propose un programme pour les aides auditives :
“ Le programme d’aides auditives prend en charge les frais liés aux prothèses auditives et aux aides de suppléance à l’audition si vous êtes admissible. Il inclut l’achat, la réparation et le remplacement des aides dont vous avez besoin pour effectuer vos activités quotidiennes.”
Source : https://www.ramq.gouv.qc.ca/fr/citoyens/programmes-aide/aides-auditives
Je remplis les critères d’admissibilité :
- j’ai (à peine) plus de 19 ans
- je suis touchée par une déficience auditive moyenne d’au moins 35 décibels à l’oreille ayant la capacité auditive la plus grande pour les fréquences exigées
Je peux en plus prétendre à la prise en charge de deux prothèses car j’ai en main la recommandation d’un audiologiste pour obtenir une 2e prothèse auditive.
Je me réjouis à l’idée de peut-être n’avoir pas un dollar à débourser pour compenser mon handicap. Sauf que. Au moment de mon rendez-vous, je suis encore pleinement convaincue de renouveler mon appareillage en appareils intra-auriculaires. Je suis équipée à ce moment-là de modèles CIC (intra-profond), l’un des modèles les plus petits de ce type d’appareils.
Ce modèle n’est pas proposé par le programme de la RAMQ. Je dois opter pour une forme plus voyante : la conque. Il est aussi possible d’opter pour des mini-contours ou des contours. Je me répète, je n’étais à ce moment-là pas encore prête à sacrifier la discrétion que l’intra-auriculaire m’offrait.
Par la suite, je finirai par opter pour des mini-contours. Là encore, le programme de la RAMQ ne me conviendra pas puisque je souhaite des équipements technologiques pour m’aider au téléphone notamment. La gamme d’appareils proposés par la RAMQ n’offre pas cette option.
Sur le même sujet : Le programme des aides auditives de la régie d’assurance maladie du québec (RAMQ)
Programme privé
Je sais en sortant de chez l’audiologiste que je vais devoir opter pour le programme dit « privé ». Autrement dit, le montant des aides auditives sera intégralement à ma charge. J’ai espoir de me faire rembourser une partie par mon assurance santé employeur. Subtile subtilité, seulement une aide auditive sera prise en compte dans le remboursement prévu par l’assurance santé. J’aurais dû attendre deux ans pour prétendre au remboursement de la deuxième.
Je m’étais préparée à devoir financer par moi-même mes aides auditives. En France, la prise en charge est un peu meilleure selon moi, même si les tendances vont vers un reste à charge de plus en plus important pour le malentendant.
Le panier 100% Santé français
Selon le même principe qu’au Québec, le malentendant français a deux choix quand il rencontre l’audioprothésiste. Il peut choisir entre deux classes d’appareils auditifs.
« En 2019, la mesure 100 % Santé a distingué les aides auditives de classe I, qui relèvent de l’offre 100 % Santé et sont soumises à un prix limite de vente, et les aides auditives de classe II à prix libres. »
Si j’avais opté pour des aides auditives de classe I, la facture de mes aides auditives aurait été de 950 € pour les deux appareils, entièrement remboursés par la Sécurité Sociale et ma complémentaire santé.
Pour les appareils de classe II, le prix est fixé librement par les audioprothésistes.
Là encore, les appareils classés dans la première catégorie sont plus limités technologiquement. Pour autant, comme c’est le cas pour les aides auditives du programme de la RAMQ, ils peuvent répondre à une bonne partie des besoins de correction des malentendants.
Dans mon cas, en France non plus je n’aurais pas pu y trouver mon compte avec les appareils de classe I. Que ce soit pour la forme souhaitée, que pour la possibilité de réglages offerts par l’aide auditive.
Toutefois, en France, ma facture pour deux appareils de classe II aurait pu être prise en charge une partie par la Sécurité Sociale, qui rembourse moins les appareils de classe II mais les rembourse quand même a minima. Ma complémentaire santé aurait également remboursé une partie de la facture des deux appareils. La prise en charge d’une seule aide auditive est de plus en plus rare.
En tant que travailleur reconnu handicapé, j’aurais également pu demander une prestation de compensation du handicap à la MDPH (ah l’amour des français pour les acronymes) et une aide financière auprès de l’AGEFIPH (Chic encore un !). Toutes ces aides et prises en charge mises ensemble, il me resterait un 10% de la facture à ma charge.
Sur ce point, la France offre une meilleure couverture santé pour l’appareillage auditif. Il est par contre nécessaire de se prendre longtemps à l’avance pour faire les demandes d’aides. Un bon parcours du combattant. Mais on le sait le malentendant est combattif !