Parent malentendant : ces situations que les entendants nous envient

Être malentendant et avoir des enfants n’est pas forcément synonyme de fatalité. Bien au contraire… Voici 2 situations que les parents entendants (mon conjoint le premier) nous envient… Et en bonus, les “astuces” de mon conjoint pour me faire vivre ses nuits d’entendant.

La nuit, aucun risque d’être réveillé par les pleurs, cauchemars et autres toux d’enfant

Eh oui la nuit, comme tout malentendant, j’enlève mes appareils auditifs et je plonge dans une atmosphère propice à un sommeil profond et réparateur.  Le silence. Le calme. La paix. Je suis bien …

Finis les bidules qui flashent ou vibrent : mon conjoint est là!

Quand les enfants sont suffisamment grands, on peut se dispenser des systèmes de flashs et de vibration adaptés aux personnes avec une surdité pour être alertés des sons qu’elles souhaitent « entendre ».. En tout cas, quand mon conjoint m’a proposé de nous en passer,  je n’ai pas dit non. Depuis, mon sommeil est paisible, sans perturbations nocturnes du type cris, pleurs ou toux.

Enfin paisible…

En contrepartie…

Mon voisin de lit. Cet être soucieux de ne pas laisser s’installer  l’isolement que le handicap peut créer et préserver ainsi l’équilibre des tâches dans le couple. 

Voici les 4 astuces imparables ou quatre ´s’cuse,´ j’ai pas fait exprès » de mon conjoint pour me réveiller à coup sûr :

  • Allumer MA lampe de chevet alors qu’il a la sienne juste de son bord 
  • Jouer du coude, du pied ou du genou pour me toucher sans le vouloir

« ah pardon j’ai pas vu que tu étais si près, j’allais me lever, le petit pleure … »

  • Une variante? La couette qu’il rabat d’un mouvement très (trop) large et qui finit par me retomber dessus et encore le « ah pardon j’ai pas vu que tu étais si près, j’allais me lever le petit pleure … ». Oui, le conjoint a peu d’imagination passé minuit..
  • L’imparable ? Allumer la lumière du corridor qui donne pile sur mon oreiller quand la porte est ouverte …
  • Le bonus “ culpabilité incluse”?

Après m’avoir secoué plusieurs fois le bras, il me pose la fameuse question :

« Psst, t’es réveillée ? Désolé mais tu lui as donné du Tylenol à quelle heure hier soir? Ah pardon, c’est vrai c’est moi qui lui ai donné tu peux te rendormir …. »

Oui …Bon …Me rendormir alors qu’il me fait comprendre que notre enfant est malade et que c’est lui qui gère les soins…

Bref fin de nuit pour moi 🙂

Sous la douche, le parent malentendant savoure le silence et la sérénité

Et oui l’autre moment où j’enlève mes appareils, c’est lorsque je file prendre ma douche. Enfin, je file … dans la salle de bain. Mais pour la douche, je prends mon temps.

Imaginez … Vous vous dirigez vers la salle de bain.
Sur votre passage, deux turbulences :
L’une ne trouve pas son “chandaiiiiiiillllllllll”
L’autre ne “ veut paaAAAAaas aller à l’écoOOOOOooole”.

Vous passez le seuil de la salle de bain et avec un brin de compassion pour votre conjoint entendant, vous fermez la porte.

Là, seule, les hurlements des enfants vous parviennent encore, mais vous ne ressentez aucune angoisse.

Puisque dans :

3 …
2…
1…

**silence**

Vous voilà enfin dans votre cocon, votre bulle… Place maintenant au bien-être, au délicat filet d’eau chaude ruisselant sur votre peau, le doux parfum du shampoing moussant sur vos cheveux, …

**POUM POUM**

“ OOONN .. va être….EN … reTAAAAARRRRRRD”

Ah bon je me suis peut être laissée aller à trop de sérénité et j’ai laissé le temps passer.

Vite je me « rechausse » de mes appareils et la connexion avec le monde réel se fait INSTANTANÉMENT. “ MMMAaaaaammaaaan” hurle l’enfant habitué à hausser le ton pour se faire entendre de sa maman, quand celle-ci ne souhaite pas entendre… 

Et oui la vie d’un parent malentendant peut être semée de moments de jouissance pure, d’instants jalousés par les entendants, à l’oreille extra fine. Je n’en tire qu’une leçon : Profitons mes amis aux oreilles cassées. PROFITONS !

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