Vivre avec un boîtier d’implant cochléaire

L’implant que j’ai reçu en février 2001 est un Clarion 1,2. Il n’est pas compatible avec les nouvelles technologies de processeurs contours d’oreilles. L’âge de la partie interne C1,2 a besoin de beaucoup d’énergie pour fonctionner. C’est pour cette raison que le processeur mini boîtier est nécessaire.

Malheureusement, le groupe de porteurs d’implants de Clarion 1,2 diminue de plus en plus au fil du temps. La compagnie Advanced Bionics réduit progressivement son investissement dans la recherche et le développement de technologies pour le Clarion 1,2. C’est pour ces raisons que je porte toujours un mini boîtier.

Pour avoir un contour d’oreille il faudrait qu’on m’opère. Quand mes électrodes ne fonctionneront plus, je n’entendrai plus, et c’est à ce moment que je vais aviser l’équipe de professionnels en audition, qui vont à leur tout enclencher le processus afin que je subisse une chirurgie pour recevoir mon prochain implant cochléaire avec contour d’oreille.

Qu’est-ce que ça me fait de vivre avec un boîtier d’implant alors que tout le monde porte un contour d’oreille ?

De l’âge de 3 à 9 ans, le port d’un boîtier d’implant ne m’a jamais posé problème. Il m’arrivait même de ne pas réaliser que je le portais, car j’étais une enfant très active qui aimait jouer et courir. Le port de l’implant cochléaire n’était pas une préoccupation pour moi.

À l’âge de 4 ans, j’ai commencé à fréquenter une école spécialisée pour les enfants malentendants ou sourds. Plusieurs enfants portaient des appareils auditifs et d’autres portaient un implant cochléaire avec un processeur vocal constitué d’un mini boîtier, comme moi. Je n’étais plus la seule à en porter, et c’était réconfortant pour moi d’être désormais une parmi tant d’autres.

Vers l’âge de mes 10 ans, plusieurs élèves qui portaient le mini boîtier ont eu un rehaussement au niveau du processeur vocal et sont passés d’un mini boîtier à un processeur vocal contour d’oreille. Certains d’autres élèves qui étaient plus jeunes que moi avaient aussi un contour d’oreille.

Je me souviens de la première fois que j’ai vu un contour d’oreille. Je trouvais ça incroyable, c’était plus petit et ça se portait derrière l’oreille comme des appareils auditifs. Je trouvais ça génial et bien sûr, je désirais en avoir un; j’étais aussi un peu jalouse des autres jeunes qui avaient le contour d’oreille et qui n’avaient plus à porter de mini boîtier.

Pendant mon adolescence, il y a eu des moments où je souhaitais porter un contour d’oreille comme tout le monde, car j’étais fatiguée de porter un mini boîtier, tandis qu’à d’autres moments, ça ne me dérangeait pas du tout et je n’en faisais pas vraiment de cas. L’essentiel était de bien entendre les sons.

À 16 ans, j’ai quitté l’école spécialisée pour les enfants malentendants ou sourds et j’ai commencé à côtoyer des personnes qui n’ont pas de problèmes d’audition. N’étant plus entourée de gens implantés cochléaires et portant un contour d’oreille, j’ai cessé de me comparer et de m’en faire avec tout ça et de voir le port d’un petit boîtier d’implant comme un problème.

En grandissant, j’ai vécu des expériences et compris des choses concernant la surdité et l’implant cochléaire.

Aujourd’hui, ça ne me dérange pas vraiment de porter un boîtier d’implant (processeur boîtier), car j’y suis habituée. Parfois, je ne sens même pas que je porte un implant cochléaire. Je considère que c’est un équipement nécessaire dont je ne peux simplement pas me passer. Ses bénéfices dépassent largement ses inconvénients et ça me permet d’être plus autonome.

En conclusion, je suis très reconnaissante d’avoir un implant qui me permette d’entendre et de communiquer en français parlé. C’est merveilleux.

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