Courrier des lecteurs – Octobre 2023

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Nous sommes toujours prêts à recevoir vos questions et commentaires, n’hésitez pas à nous écrire : sourdine@auditionquebec.org

– Le comité de rédaction Sourdine Express

LE REMBOURSEMENT DES APPAREILS AUDITIFS PAR LA RAMQ

Question de L.M., Montréal

J’aimerais savoir si quelqu’un travaille sur le fait que nous n’avons droit au remboursement que d’un seul appareil auditif alors que nous en portons souvent deux.

Aussi, pourquoi ne pouvons-nous pas payer la différence pour avoir un appareil plus performant que ceux proposés gratuitement?

Nous passons souvent beaucoup de temps à la maison et on a beau avoir les appareils pour le feu, la télévision, le lit, etc., quand on est très sourd, avec un seul appareil, nous n’entendons pas grand-chose et la vie est plus triste.

Un gros merci pour votre travail.

Réponse de Jean Larivée, directeur général d’Audition Québec :

La réglementation entourant l’accès aux appareils auditifs est au centre de nos préoccupations. À ce jour, nous avons participé à des rencontres avec l’équipe du ministre concerné, M. Lionel Carmant, afin de les sensibiliser à la réalité des communautés de personnes vivant avec une différence auditive, pour mieux expliquer et comprendre les besoins.

Nous avons aussi cherché à connaître la vision du gouvernement sur la couverture des coûts des appareils auditifs par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Comme vous le dites, un seul appareil est actuellement couvert et il est fréquent que ceux-ci ne conviennent pas à tous les niveaux de perte auditive.

Nous travaillons très fort à sensibiliser le gouvernement sur l’importance de reconnaître la nécessité de couvrir le remboursement des appareils auditifs pour les deux oreilles, et non pas qu’une seule.

Nous suivons de très près les développements sur la question en maintenant aussi nos liens avec les audiologistes, les audioprothésistes et les oto-rhino-laryngologistes (ORL).

Nous ne sommes pas en mesure d’annoncer que des changements arriveront prochainement, mais nous pouvons vous confirmer que toutes les parties à la table reconnaissent aujourd’hui qu’elles doivent faire partie de la solution.

AUDITION TRÈS DIFFICILE AU CINÉMA ET AU THÉÂTRE

Question de G., Québec

Je porte depuis 5 ans des appareils auditifs performants. Depuis avril 2022, des appareils Starkey Evolv AI 2400 Rite.

Je perds beaucoup de contenu des conversations au cinéma, surtout les voix féminines, et particulièrement dans les films français.

Je ne vais presque plus au théâtre.

En spectacle, dès qu’une musique s’ajoute, je perds la compréhension des textes.

Les appareils d’aide qu’offrent certaines salles, comme au Petit Champlain à Québec, ne sont pas très performants.

CONCLUSION:

Puisque le nombre de malentendants, faibles ou forts, ne peut que s’accroître, il ne reste que deux choix:

1- À l’ère de l’intelligence artificielle et des technologies, les salles et présentateurs de spectacles doivent avancer des solutions multiples, et continuellement en évolution.

2- Les créateurs d’appareils auditifs doivent évoluer à grande vitesse.

Réponse de Tamara Martinez, audiologiste et rédactrice en chef :

Les difficultés que vous rapportez sont fréquentes et bien connues des manufacturiers de prothèses auditives. Les technologies avancent et les programmes automatiques qui sont proposés avec les prothèses auditives deviennent de plus en plus performants avec les années. Évidemment, l’intelligence artificielle se fait aussi de plus en plus présente et efficace pour améliorer le traitement sonore de ces programmes.

Cependant, il y a une chose qui ne change pas, malheureusement. C’est la surdité et les limites qu’elle impose aux bénéfices de l’amplification. La surdité diminue la clarté de la parole, pas juste son volume. Le bruit, lui aussi, reste présent dans la vie de tous les jours et nuit à la bonne détection et analyse de la parole.

La réverbération de certains lieux, la grande distance par rapport aux locuteurs sur la scène, parfois, le débit rapide de paroles, les accents, le type de voix, la qualité des hauts-parleurs et la présence – ou non – d’améliorations acoustiques dans les salles, l’utilisation de stratégies de communication, tout cela et plus encore influence la compréhension de la parole. Avoir des bonnes aides auditives bien ajustées n’est qu’une des astuces pour améliorer la parole mais il en existe beaucoup d’autres.

Il est vrai que les salles de spectacles et de divertissement doivent offrir de meilleures alternatives pour les personnes malentendantes. Je crois qu’au fur et à mesure que les technologies vont s’améliorer et devenir plus accessibles et moins coûteuses, nous verrons des salles mieux équipées et adaptées. Ce n’est qu’une question de temps (et de pression sociale).

LA THÉRAPIE PAR CELLULES SOUCHES DANS LA COCHLÉE

Question de S.P.

Est-ce que la thérapie par cellules souches dans la cochlée est actuellement disponible au Canada ou aux États-Unis ?

Réponse de Tamara Martinez, audiologiste et rédactrice en chef :

Nous publions le plus possible les dernières recherches à ce sujet.

Malheureusement, les derniers développements n’ont pas dépassé le stade de l’expérimentation sur les animaux.

D’autres se concentrent sur la prévention de la dégradation de la perte auditive et non sur sa guérison. La thérapie par cellules souches pour la surdité n’est donc pas encore disponible. Nous ne savons honnêtement pas quand et si elle le sera un jour. La science peut toujours nous surprendre.

QUESTION EN LIEN AVEC LA RÉALISATION DES TESTS AUDITIFS

Question de M.G., audiologiste clinique

Ne devrait on pas retrouver une différence interaurale lors de la réalisation d’une audiométrie dans le bruit monaurale (casque)? – exemple : Can. Fr Digit Triplet Test (Lagacé et Col.)

Réponse de Tamara Martinez, audiologiste et rédactrice en chef :

Pour les tests en français québécois, j’avoue que je ne sais pas si des études ont été faites sur ce sujet précisément. Cependant, Kimura, D l’aurait observé pour l’écoute dichotique de chiffres dans son groupe contrôle de normo entendants pour l’établissement des normes à comparer avec son groupe testé. Voir étude Kimura, D (1961) cerebral dominance and perception of verbal stimuli, Can J psychol. 1961;15(3):166-171.

Cette différence serait très légère, tout de même. Cependant, il y a aussi des preuves électrophysiologiques. Je vous invite à consulter les articles proposés en sources primaires de l’article de James Jerger (que nous avons vulgarisé).


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